Projet d’adaptation aux risques côtiers à Matane-sur-Mer et Petit-Matane

Le projet de prévention des aléas côtiers à Matane comprend deux zones d’études: 

• Une zone de 3,8 km à Matane-sur-Mer 
• Une zone de 3,4 km à Petit-Matane

Le calcul s’effectue plutôt en termes de nombre de bâtiments situés dans les secteurs concernés. 

Pour le secteur de Matane-sur-Mer, on parle de 180 bâtiments, qui sont constitués de résidences, de bâtiments commerciaux et municipaux.

Pour le secteur de Petit-Matane, on parle de 251 bâtiments, qui sont constitués de résidences et de bâtiments commerciaux.

On retrouve des bâtiments commerciaux dans les deux secteurs. Des bâtiments municipaux se trouvent dans le secteur Matane-sur-Mer. Aucun bâtiment industriel ne se trouve dans les secteurs concernés.

Les grandes étapes sont les suivantes :

• Acquisition de données : Acquisition de données topographiques et bathymétriques de haute résolution spécifiques aux sites d’études. 
• Analyse de risques : Évaluation des risques côtiers actuels et en climat futur pour prioriser les actions.
• Analyse des solutions techniques : Étude des solutions possibles pour atténuer les impacts côtiers (travaux de protection des berges et/ou retrait préventif). 
• Caractérisation écologique : Identification des écosystèmes des secteurs concernés pour prendre en compte les éléments potentiellement sensibles, au niveau écologique, dans la planification du projet. 
• Étude d’impact environnemental (selon la nature du projet et son assujettissement) : Analyse des effets potentiels du projet sur l’environnement et identification de mesures d’atténuation.
• Réalisation des travaux : Mise en œuvre des solutions retenues.

Le graphique ci-dessous montre l’échéancier préliminaire de mise en œuvre du Cadre de prévention des sinistres, pour le secteur de Matane-sur-Mer :

Pour le secteur de Petit-Matane, les étapes globales seront similaires, mais avec un échéancier décalé d’un an.

Les projets d’atténuation des risques liés à l’érosion et à la submersion côtières sont des projets d’envergures impliquant de nombreux partenaires scientifiques et organisations. 

Dans un premier temps, de l’acquisition de données et des analyses de risques et de solutions spécifiques aux sites d’étude sont nécessaires afin d’éclairer les recommandations sur la nature des travaux à privilégier en fonction des particularités des sites.  

De plus, considérant que des travaux majeurs assujettis à la procédure d’évaluation et d’examen des impacts environnementaux du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) sont envisagés, les délais de traitement de cette procédure doivent également être pris en compte.

Les solutions concrètes envisagées pour les secteurs de Matane-sur-Mer et Petit-Matane visent à atténuer les risques d’érosion et de submersion côtières en fonction des niveaux de risque identifiés pour la sécurité des personnes et des biens. 

À ce stade, plusieurs options sont à l’étude pour répondre aux critères de sécurité publique, aux conditions environnementales et aux besoins locaux, dans le respect des paramètres du Cadre pour la prévention des sinistres. 

Ces solutions, ou une combinaison de celles-ci, seront étudiées en détail en fonction notamment : 

• De leur capacité à réduire les risques de sinistres liés à l’érosion et à la submersion côtières en prenant en compte les effets des changements climatiques ;
• De leur faisabilité technique et économique ;
• De leur durée de vie utile ; 
• De leur impact sur l’environnement. 

Les options suivantes seront notamment évaluées:  

Brise-lames au large : Des structures massives d’enrochement, placées parallèlement à la berge, contribueraient à freiner l’action des vagues avant leur arrivée sur le littoral, stabilisant ainsi les sédiments. Cette solution implique généralement un empiètement important sur le milieu hydrique et potentiellement un imposant obstacle, tant au niveau visuel que pour la navigation.

Non-intervention : Cette option, qui implique de laisser les zones en l’état, sera évaluée en prenant en compte les risques d’érosion et de submersion. Cette solution pourrait cependant laisser les propriétaires et les infrastructures vulnérables face au risque de sinistres.

Relocalisation préventive et volontaire des bâtiments principaux : Le déplacement volontaire de certains bâtiments dans une zone sécuritaire permet d’assurer la sécurité des personnes et de protéger les biens de manière pérenne tout en minimisant les impacts environnementaux et récréotouristiques sur la zone côtière. 

Recharge de plage : Cette solution consisterait à ajouter des sédiments grossiers aux plages pour contrer un déficit sédimentaire et atténuer la remontée des vagues. En renforçant la largeur et l’élévation de la plage, cette option protège contre l’érosion, la submersion et la projection de débris, tout en préservant les activités récréotouristiques. Des épis (structures perpendiculaires à la côte) pourraient être ajoutés pour retenir ces sédiments.

Enrochement : L’installation de pierres calibrées le long de la côte créerait une barrière de protection rigide contre les vagues et l’érosion. L’efficacité de cette solution repose sur le calibre de la pierre et la hauteur de la crête, qui est calculée pour résister à la force des vagues et se prémunir contre le franchissement lors des hauts niveaux d’eau. Cette technique peut néanmoins altérer la vue sur le fleuve et réduire l’accessibilité au rivage.

Rip-rap à pente douce : Composé de pierres de carrière aux dimensions variées, le rip-rap permettrait de dissiper l’énergie des vagues. Avec une pente plus douce et une crête plus basse que l’enrochement traditionnel, il pourrait réduire l’impact visuel, mais nécessiterait davantage d’espace sur la plage et d’empiétement sur le milieu hydrique, ce qui aurait pour conséquence d’augmenter les dépenses liées à la compensation pour la destruction d’habitats.

La nature des travaux n’a pas été précisée pour le moment. Des analyses sont en cours pour identifier la solution d’adaptation qui répond aux objectifs du Cadre pour la prévention de sinistres pour chacun des sites d’étude. La relocalisation préventive et volontaire fait partie des options étudiées au même titre que les ouvrages de protection.

À la suite de la tempête côtière du 5 janvier 2018, des résidences du secteur de Matane-sur-Mer, jugées à risque imminent d’érosion et de submersion côtières, se sont prévalues du programme général d’assistance financière lors de sinistre du ministère de la Sécurité publique (PGAF) et ont fait l’objet de retrait volontaire.

Nous vous invitons à contacter votre compagnie d’assurances pour obtenir de plus amples informations à ce sujet.

Nous vous invitons à consulter le site Web de Ouranos qui décrit bien les phénomènes d’érosion et de submersion côtières.

Selon la nature du projet recommandé, ce dernier peut être assujetti à la procédure d’évaluation et d’examen des impacts environnementaux décrite dans la Loi sur la qualité de l’environnement.

L’information sur les projets assujettis est accessible tout au long de la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement dans le Registre des évaluations environnementales.

Si le projet est assujetti à la procédure d’évaluation et d’examen des impacts environnementaux, le BAPE tiendra minimalement une période d’information publique, comme prévu à la procédure d’évaluation des impacts environnementaux décrite dans la Loi sur la qualité de l’environnement (voir article 31.3.5 de la Loi).

Que le projet soit assujetti à la procédure d’évaluation et d’examen des impacts environnementaux ou non, la Ville de Matane tiendra des consultations publiques et des séances d’information tout au long de l’avancement du projet.

Le cas de la Ville de Matane n’est pas unique. Dans l’Est-du-Québec, plus de 120 municipalités côtières font face à l’amplification de l’érosion et de la submersion côtières dans un contexte de changements climatiques. En 2024, 16 municipalités du Québec maritime bénéficient de l’aide financière et technique du ministère de la Sécurité publique pour la réalisation de projets d’atténuation des risques liés à l’érosion et à la submersion côtières via le Cadre pour la prévention de sinistres dans des secteurs jugés prioritaires en raison de leur importante vulnérabilité aux aléas côtiers.

Oui, tous les documents disponibles sur le projet seront rendus publics à la suite de leur présentation. 

Plusieurs activités et outils seront utilisés pour tenir la population informée de l’avancement du dossier et pour consulter les personnes ayant une propriété dans les deux secteurs concernés aux différentes étapes du projet.

• Site Internet de la Ville de la Matane : la page dédiée au projet sera mise à jour régulièrement pour informer la population.
• Activités d’information et de consultation : Des activités seront organisées à différents moments durant le projet afin d’informer la population et de consulter les personnes ayant une propriété dans les deux secteurs concernés. Ces activités pourront prendre différentes formes : rencontre publique, portes ouvertes, atelier de travail, questionnaire en ligne, etc.

La Ville de Matane diffusera les invitations à ces activités le plus largement possible afin d’assurer la participation des citoyennes et citoyens concerné(e)s.

Nous vous invitons à vous inscrire à la liste de diffusion courriel afin de recevoir les mises à jour et invitations. Pour vous inscrire, écrivez à adaptationrisquescotiers@ville.matane.qc.ca. 

Si vous êtes inquiets pour votre sécurité ou si vous avez subi des dommages à la suite d’une tempête, communiquez avec la Ville de Matane par courriel à adaptationrisquescotiers@ville.matane.qc.ca, ou par téléphone, au 418-562-2333. Vous pourriez potentiellement être admissibles au programme général lors de sinistre du ministère de la Sécurité publique.

Non, ce n’est pas un dossier politique. Une entente a été signée entre le ministère de la Sécurité publique et la Ville de Matane en mars 2022.